Faites le test : résumez sur une feuille votre principal sujet de préoccupation du moment, placez-la devant vous, concentrez-vous et essayez de trouver des solutions. Vous n’y arrivez pas ? C’est normal. Les idées ne viennent pas sur commande, elles ne jaillissent que dans un environnement favorable.
La difficulté de l’exercice, c’est que le processus qui amène notre cerveau à nous souffler des idées nouvelles est extrêmement difficile à domestiquer. Le cerveau est un moteur à deux temps. Le second est celui qui nous est le plus familier, c’est le temps où le cerveau choisit, compare, trie planifie… le temps de la convergence et de la décision. Mais le premier temps ne reçoit pas assez d’attention. C’est pourtant celui où le cerveau imagine, rêve, suggère, ouvre les horizons, anticipe… le temps de la divergence et de l’exploration, qui permet le vrai changement. C’est évidemment cette partie-là du cerveau qui nous apporte les idées que nous recherchons, en mettant largement à contribution le subconscient.
Domestiquez votre subconscient
Le subconscient se montre actif où il veut et quand il veut. Ainsi, les idées viennent beaucoup plus facilement hors du bureau.
Pour ne pas perdre ces flashes d’inspiration que notre cerveau nous envoie sans crier gare, il faut les enregistrer sans délai. Le dictaphone a aussi eu ses adeptes, mais est remplacé aujourd’hui par le smartphone, la tablette ou l’ordinateur portable, que l’on promènent partout avec soi.
Grandeur et limites du » brainstorming «
La réunion créative, grand classique de la recherche d’idées au sein de l’entreprise, ne fait plus l’unanimité. Pour peu qu’elle soit menée par un supérieur hiérarchique, on y pratique surtout la diplomatie et le compromis, par peur de déplaire, et le pauvre subconscient a bien du mal à s’y exprimer.
Le vrai brainstorming, c’est celui qui permet à une ou à plusieurs personnes de canaliser leur subconscient vers le problème à attaquer. Tous les participants doivent donc pouvoir » se lâcher » sans aucune autocensure, sans crainte du ridicule ou des conséquences de ce qu’ils peuvent dire. On permet ainsi à des idées, nouvelles, différentes, idiotes, de parvenir au subconscient et de déclencher la merveilleuse réaction de l’association libre.
Cette spontanéité n’est pas évidente à obtenir. Elle suppose que l’on s’abstienne de tout jugement sur les idées des autres, il s’agit d’écouter et de rebondir jusqu’à ce que survienne » la » bonne idée.
Une fois que vous aurez récolté votre moisson d’idées novatrices, il restera à les mettre en pratique. C’est toute la différence entre la créativité et l’innovation. Pour être efficace, il faut non seulement utiliser l’imagination des collaborateurs de l’entreprise, mais aussi sélectionner leurs meilleures suggestions pour les mettre en œuvre ensuite.
Un dernier conseil pour finir. Une fois que vous tiendrez l’idée géniale, faites preuve à la fois d’humilité et d’efficacité en faisant vôtre la formule d’Alphonse Daudet : » La meilleure façon d’imposer une idée aux autres, c’est de leur faire croire qu’elle vient d’eux. «