Pour des missions temporaires ou durables, l’association entre solos est nécessaire. Plusieurs contrats existent pour sceller ces alliances. De la SEP au GIE. Sans oublier le groupement temporaire d’entreprises.
Les mégafusions de ces derniers mois ne doivent pas voiler la réalité économique. Mais si l’alliance est si populaire parmi les gérants de multinationales, elle n’est sans doute pas à négliger pour les solos. L’association élève le montant des ressources financières et humaines disponibles. Elle fait, par ailleurs, gagner en crédibilité auprès des clients et fournisseurs. Après un rendez-vous, face à un nouveau client, les associés échangent en permanence leur point de vue. L’expérience le prouve : deux opinions au lieu d’une, cela change tout !
Partager des ressources
Le partage des ressources est la première cause des partenariats. Lorsque deux solos ont besoin d’un même équipement coûteux ou d’un même service, ils peuvent en supporter l’achat ensemble pour en réduire le coût. En cas de création d’une société, l’association entre actionnaires permet de réunir le capital nécessaire à la mise en place de la structure. L’alliance entre solos permet aussi de peser plus lourd sur le marché. Sur Internet, par exemple, le site d’un indépendant est totalement perdu parmi les centaines de milliers de sites présents sur le Net. En revanche, s’il s’insère dans un portail regroupant d’autres sites, le solo acquiert une meilleure visibilité.
Trouver des complémentarités
La complémentarité est décisive. Pour pouvoir faire face à des commandes plus importantes ou pour proposer un service de bout en bout, l’association est le parfait élixir. Les créateurs de Profil Atelier de la souris l’ont bien compris. Être plusieurs à assumer les décisions au sein d’une entreprise constitue un atout en période de négociation. Jouer sur le nombre pour faire fléchir un client est une recette connue des adeptes de l’association… Machiavel n’est pas loin.
Prévoir les conflits
Mais qu’attendent les milliers d’entrepreneurs pour multiplier les alliances ? Attention : l’association au moment de la création d’activité doit être maniée avec prudence. S’allier pour créer une entreprise ne signifie pas deux fois moins de tâches à accomplir. Bien au contraire… Quatre questions se posent avant toute alliance. Que met-on en commun ? Que fait-on ensemble ? L’accord est-il ponctuel ? L’alliance est-elle portée à la connaissance des tiers ? Une autre interrogation fondamentale de tout partenariat concerne la répartition des profits. Les systèmes strictement égalitaires sont très rares. Le maître d’œuvre de la mission, le partenaire à l’origine du contrat, le principal exécutant…, chacun a droit à sa part du « magot ». Dans Les Carnets pratiques du solo, Michel Paysant propose une répartition courante : 10 % pour celui qui dégote l’affaire, 20 % pour le maître d’œuvre, 70 % à partager entre les exécutants. La désignation d’un responsable est, d’autre part, un point majeur à soulever avant d’entamer tout projet.
La confiance, clé de la réussite
Avant de s’engager dans un partenariat, les entrepreneurs doivent tester leur futur associé. La confiance joue un rôle fondamental sur le terrain en cas d’ajustement, d’harmonisation des différentes factures, par exemple. Si l’un des associés affirme avoir travaillé plus d’heures que ce qui était prévu au départ, c’est à la confiance de ses partenaires qu’il fait appel. Un solo (souhaitant rester anonyme) témoigne de l’échec d’une SARL à gérant égalitaire.
Les différents statuts
Quel statut choisir pour l’association entre solos ? Pour un rapprochement temporaire, mieux vaut choisir une alliance légère. Un simple contrat de sous-traitance constitue un premier degré d’association. Les contrats de coopération et d’association peuvent prévoir un intéressement des deux parties au profit réalisé. Ensuite, les solos ont la possibilité de progresser vers le statut de société en deux étapes. En premier lieu, la SEP n’est pas immatriculée au registre du commerce et des sociétés, et n’a pas de personnalité morale. Avantage principal : absence de capital minimum. Inconvénient de taille : les statuts de la SEP sont entièrement rédigés par les futurs partenaires. La seconde étape est le groupement d’intérêt économique (GE). S’adressant aux entreprises déjà existantes et appartenant à un même secteur, le GE n’a pas de capital, mais dispose d’une personnalité morale. Il nécessite une véritable confiance entre ses membres, car tous les associés sont solidaires et responsables des dettes sur leurs biens personnels. L’ultime étape de l’alliance est la constitution d’une société en tant que telle. La société en nom collectif ne nécessite pas de capital minimal. Pour les solos « en duo », la SARL à gérant égalitaire est le statut le plus courant. C’est aussi la formule la plus risquée.